Messe
= rassemblement pour repartir là où nous vivons
Ce
tableau a été demandé à Christian Godot sur le thème «La
messe est un rassemblement pour repartir là où nous vivons… ». L’auteur nous
donne, ci-après, quelques clés de lecture de son tableau, qui est une relecture
du récit des pèlerins d’Emmaüs.
Quelques
clés de lecture du tableau
Le fond du tableau suggère
Villeneuve : à gauche le pont vers l’Ile St Denis, au centre les maisons du cours
de Verdun et à droite La Caravelle. L’Eucharistie est là pour transfigurer le
quotidien de nos vies c’est pourquoi il m’a semblé bon de ne pas représenter l’église
mais plutôt deux images de quartier.
Les couleurs brun et
jaune reprennent les harmonies qui forment le mur derrière l’autel de l’église
St Joseph, composé de briques de toutes nuances.
En
partant de la gauche du tableau…
...sont représentés
les disciples qui «faisaient route et parlaient ensemble».
Les
trois personnages sont presque indifférenciés, si ce n’est qu’un seul parle et
les deux autres écoutent. C’est que les pèlerins n’ont pas reconnus le Christ
à ses paroles ; mais plus tard, à ses gestes.
Les visages
ne sont pas précisés ... II ne s’agit pas de savoir qui discute; d’ailleurs l’Evangile
ne nous donne qu’un seul nom: Cléophas.
Peut-on reconnaître
un homme à son apparence? N’est-ce pas plutôt à la trace qu’il laisse que l’on
peut dire qui il était?
J’ai abandonné la figuration pour
ne garder que la silhouette un peu comme l’ombre, une trace, une altération signe
d’altérité. Ici peu importe qui parle et qui écoute, il faut simplement faire
percevoir la qualité d’écoute des deux pèlerins et la qualité de parole de celui
qui explique; d’où le geste de la main.
La couleur orange
vif à leurs pieds : « notre coeur n ‘était il pas tout brûlant au-dedans de
nous tandis qu ‘il nous parlait en chemin et qu ‘il nous expliquait les Ecritures?
» Luc 24.32
Puis
au centre, la Croix.
Au point focal du tableau:
la Croix, le Christ sans qui rien n’a de sens... sans le regard de la Foi.
Le
cercle, pour moitié c’est le pain rompu pour l’autre c’est le Corps mystique,
c’est à dire l’Eglise d’où naît la lumière: « leurs yeux s ‘ouvrirent et ils
le reconnurent, mais il avait disparu » Luc 24.31
Le
pain est rompu car c’est de la rupture « Mort / Résurrection » que s’opère le
mystère pascal « II prit le pain .. . dit la bénédiction ... le rompit et leur
donna ».
Les deux personnages repartent vers la droite, comme
poussés par le souffle de l’Esprit: «ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem
».
Enfin
à droite de l’hostie, les deux pèlerins …
L’hostie,
ronde une forme de plénitude qui résume le monde.
A droite,
les deux pèlerins vont vers la Caravelle dont on voit un détail de façade, la
foule les attend ... Jérusalem, ville du départ et ville d’arrivée.
En
réponse à l’image du pont qui figure le passé, l’immeuble de La Caravelle figure
le présent, l’aujourd’hui.
L’ellipse
montante, c’est le souffle de l’Esprit
Les traces
en forme d’ellipse montante, c’est le souffle de l’Esprit qui permet le regard
de la foi et qui donne l’élan à toute action. Il indique que l’eucharistie est
un retour en arrière (un mémorial) qui permet de rebondir dans l’aujourd’hui.
Les traits de l’ellipse sont concentrés dans le passé parce
qu’il n’y a qu’une source: le Christ; mais s’ouvrent de manière dynamique vers
l’aujourd’hui, le temps de repartir là où nous vivons pour que nous y soyons des
lumières; le Corps du Christ.
Aussi les deux personnages sont-il
en blanc, transfigurés par le souffle de l’Esprit.
A gauche,
le pont de l’avenue de Verdun: c’est l’entrée de ville.
Un
rappel de la position de Villeneuve-la-Garenne par rapport à la Seine. Cette image
coïncide avec le point de départ de l’ellipse: un enracinement dans le passé.
La mission commence
dès la fin de la messe.